Accueil › ID’info › Mycotoxines, un danger visible comme invisible
Les mycotoxines concernent toutes les productions végétales : céréales, herbe, luzerne, houblon, cacahuètes…
Une mycotoxine est une métabolite toxique pouvant être issue de certaines souches de moisissures, pouvant avoir un impact sur l’état sanitaire et les performances zootechniques, en fonction des doses et des espèces animales. Les conditions climatiques sont déterminantes dans la production des mycotoxines. Découvrez quelles sont les propriétés toxicologique des mycotoxines et comment réduire leur présence dans les matières premières.
La FAO (Food and Agriculture Organization) estime que plus de 75 % des récoltes de céréales dans le monde seraient affectées par des mycotoxines à des teneurs significatives. Plus de 300 métabolites secondaires ont été identifiés mais seuls une trentaine possèdent de réelles propriétés toxiques préoccupantes (AFSSA, 2009).
Figure 1 : Les principales mycotoxines que l’on retrouve dans les matières premières.
Il existe une potentialisation des toxicités et sans doute des associations synergiques de toxicité. Les conditions climatiques, influencées par le changement climatique, jouent un rôle important dans la prolifération des champignons producteurs de mycotoxines. Le climat est le facteur agro écosystémique ayant le plus d’influence sur le cycle de vie des champignons.
Figure 2 : Les paramètres influençant le développement des mycotoxines.
Des températures plus élevées et des périodes de pluie prolongées créent des environnements favorables pour ces champignons, augmentant ainsi le risque de contamination des cultures. En Europe du Sud et de l’Est, les années plus chaudes et plus sèches que la normale ont impacté le développement des moisissures au champ, avec une incidence plus élevée d’Aspergillus flavus. Concernant le genre Fusarium, celui-ci se développe davantage avec une activité de l’eau (=eau libre, aw) élevée. L’Europe du nord et l’Europe centrale seront davantage concernées par ce type de mycotoxines en raison de l’augmentation de l’humidité d’ici 2050 (ZINGALES et al., 2022).
En Europe, la saison 2023-2024 a été marquée par un déficit pluviométrique persistant dans les régions occidentales méditerranéennes qui a entravé les semis et le développement initial des céréales d’hiver. A l’inverse, d’importantes précipitations et un hiver globalement doux sur l’ensemble de l’Europe ont fortement perturbé les semis et le développement des cultures d’hiver. Ces conditions météorologiques particulières pourraient favoriser le développement de mycotoxines dans les céréales. Ci-dessous les précipitations de différents mois de la saison 2023-2024 par rapport aux moyennes de différents mois pour la période 1991-2020.
Que dit la Réglementation Européenne ?
L’Union Européenne impose des normes strictes pour les niveaux maximaux de mycotoxines dans les denrées alimentaires. En 2024, des limites maximales plus strictes viennent d’être mises en place pour certaines mycotoxines, en réponse aux nouvelles données sur leurs effets à long terme sur la santé humaine. La Commission européenne durcit sa réglementation en vigueur depuis 2016. Le nouveau règlement diminue le seuil de mycotoxines DON en blé tendre et orge de 1250 à 1000 µg/kg (Règlement (UE) 2024/1038 du 9 avril 2024).
Figure 3 : Teneur maximale autorisée dans les graines non transformés (Règlementation UE, 2024).
Les mycotoxines exercent leurs effets toxiques par divers mécanismes :
Certaines mycotoxines, comme le DON, perturbent la synthèse des protéines en se liant aux ribosomes, ce qui entraîne la mort cellulaire.
Les mycotoxines peuvent générer des espèces réactives de l’oxygène (ROS), causant des dommages oxydatifs aux nutriments (lipides, protéines) et à l’ADN. L’AFB1 est hépatotoxique et peut provoquer des lésions hépatiques aiguës et chroniques. L’AFB1 atteint le foie par le système porte et est métabolisée par les cytochromes en AFB1 8,9-époxyde (AFBO). Ensuite, l’AFB1 est capable d’induire la production de ROS tels que le peroxyde d’hydrogène (H2O2), entrainant un stress oxydatif (D. PAYROS et al. 2021).
En outre, en vache laitière, elle peut être transformée en AFM 1dans le lait représentant ainsi un risque direct pour la santé humaine.
Des mycotoxines telles que les aflatoxines peuvent interagir avec l’ADN en entraînant des mutations.
Certaines mycotoxines, comme la zéaralénone, imitent ou bloquent les hormones naturelles, perturbant le fonctionnement endocrinien normal. La bioconversion du zearalénol par les animaux entraîne la création de deux métabolites, appelés α et β zéaralénol. La forme α -zéaralénol est la plus œstrogénique et peut agir négativement sur la reproduction (C. GURIKAR et al. 2023).
En effet, la zéaralénone agit comme un agoniste des récepteurs des œstrogènes, provoquant des perturbations hormonales. Chez la truie, elle cause des troubles de la reproduction, des avortements, et une diminution de la fertilité.
Les aflatoxines affectent également la réponse inflammatoire. Elles affaiblissent le système immunitaire en inhibant plusieurs fonctions des macrophages telles que la phagocytose. (MEISSONNIER et al., 2006 ; OTTINGER et KAATARI, 2000). Les animaux recevant en continue une alimentation contaminée en mycotoxines peuvent être plus sensibles aux infections microbiennes (bactérienne, parasitaire et virale) et à une diminution de l’efficacité vaccinale (OSWALD et al., 2005).
D’autres mycotoxines exercent leurs effets néfastes dans le tractus gastro-intestinal tel que le déoxynivalénol DON. De même dans le rumen, alors que certaines mycotoxines comme les DON peuvent être dégradées, certaines telles que la zéaralénone peuvent au contraire être activées et devenir ainsi plus toxique après transformation.
Les effets des mycotoxines masquées, également appelées « mycotoxines modifiées », peuvent être particulièrement nocifs car ils sont difficiles à détecter à l’aide des méthodes de test standard des mycotoxines. Les mycotoxines masquées se forment lorsque des plantes ou des champignons modifient la structure chimique des mycotoxines, les rendant « invisibles » lors des analyses de routine des aliments pour animaux.
Cependant, une fois ingérées par les animaux, ces toxines modifiées peuvent être reconverties en leurs formes toxiques lors de la digestion, ce qui entraîne divers effets négatifs.
Étant donné leur nature cachée, les mycotoxines masquées constituent une menace silencieuse pour la santé et la production animale, ce qui rend les tests réguliers et les méthodes de détection avancées essentiels pour une gestion efficace.
Figure 4 : Schéma récapitulatif des effets négatives des mycotoxines chez toutes les espèces.
La lutte contre l’apparition des mycotoxines débute par le choix de variétés plus résistantes à la fusariose. La période de semis est également un paramètre important à prendre en compte.
Avant semis, il est conseillé de broyer ou de labourer en cas de présence de résidus de paille, cannes de maïs. Des protection fongiques seront nécessaires pour limiter le risque d’apparition de mycotoxines sur les grains.
Ensuite, lors du stockage des céréales, le grain doit être conservé dans un endroit propre, sec et ventilé pour éviter la condensation et de possibles moisissures.
Figure 5 : Diagramme de conservation des céréales (ARVALIS).
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IDAFIX PLUS possède les capacités d’interagir sur les mycotoxines polaires et apolaires ainsi que sur les toxines bactériennes du tube digestif.
– Large spectre de mycotoxines
-Contrôle permanent de l’hydrophobicité et du CEC
IDAFIX PLUS s’utilise sur toutes les espèces animales avec une efficacité à faibles doses et un coût permettant un bon retour/investissement :
– Volailles / porc : 1 à 2 kg /tonne d’aliment.
– Gros ruminants : 20 à 40 g / jour.
– Jeune animaux : 2 kg / tonne d’aliment.
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